
Pour les Etats-Unis et l’Union Européenne il n’y avait que deux façons, de répondre à l’agression décidée par Vladimir Poutine à l’encontre de l’Ukraine :
– La première consistait à employer les armes.
Cette solution a vite été rejetée, dès que le maître du Kremlin a rappelé que son pays disposait de l’arme nucléaire. Cette remarque a été d’une efficacité totale.
D’autant plus que Joe Biden a été clair , il n’était pas question d’envoyer des GI en Ukraine. Conséquence, Il a ainsi délivré un laisser-passer pour les chars et avions russes .
Cette décision américaine, suite cohérente avec le départ accéléré des troupes américaines d’Afghanistan, risque d’avoir des conséquences extrêmement graves dans l’avenir. En effet Poutine vient d’apporter la démonstration que pour lui la dissuasion nucléaire s’étend au delà des frontières nationales. Où s’arrêtera-t-il ?
-les pays de l’Union Européenne, ne disposant pas d’une armée digne de ce nom, ont adopté la deuxième solution possible : ils se sont repliés sur la guerre économique.
Cette stratégie est apparue comme la moins risquée, et peut-être la plus efficace tant l’économie russe est peu performante :
14 fois moins importante que celle des E-U et même deux fois moins que celle de la France.
Mais ce pays « pauvre » est malgré tout présent dans la mondialisation en tant que fournisseur d’énergies fossiles à beaucoup de pays ( Allemagne par exemple).
Pour cette raison, la Russie constitue en théorie une cible idéale, à la merci d’ une réplique forte des Américains et des Européens.
Son économie déjà fragile, devrait rapidement souffrir de la mise en place des dispositifs visant les oligarques, et aussi les entreprises et la population russe. Elle est d’ores et déjà proche de la cessation de paiement.
Mais, ne nous berçons pas d’illusion !
La Russie est en mesure de développer des « contre-sanctions », qu’elle ira chercher dans ses ressources naturelles dont les Européens sont les très gros acheteurs.
Je veux parler du pétrole, du gaz, de certains matériaux nécessaires à la fabrication de produits indispensables à l’industrie moderne. A cela il faut bien évidemment ajouter le blé et autres céréales qui ne pourraient plus sortir de l’Ukraine « grenier à blé » de l’Europe..
D’une certaine façon, la mondialisation est aussi une arme dans les mains de Poutine.
Les démocraties européennes trouveront d’autres fournisseurs.
Mais, elles ne se font pas d’illusions, elles devront payer le prix du marché qui sera encore plus élevé.
Nous pouvons donc nous préparer à affronter une deuxième période, peut-être encore plus négative que celle que vient de nous faire traverser le Covid 19.
D’ores et déjà notre croissance est en berne par rapport aux prévisions, de même notre pouvoir d’achat est très fortement agressé par une inflation de plus en plus forte.
De quoi être pessimiste !
Mais la messe n’est pas encore dite.
Poutine, l’obsédé d’un temps révolu, devrait se référer à l’Histoire du siècle précédent pour comprendre ce qui peut lui arriver.
Il y verrait par exemple que Joe Biden pratique actuellement une sorte de « doctrine de Monroe ». Cette doctrine ( créée par le 5eme Président des E.U, et qui a profondément et longuement marqué la politique étrangère de l’Administration américaine) exigeait que son pays ne se mêle pas des affaires de l’Europe.
Mais cette doctrine n’est pas intangible. C’est ainsi que le 2 avril 1917, pendant la Première Guerre mondiale, le Président Wilson y a mis fin parce que les Allemands pratiquaient depuis 1914 « une guerre contre l’humanité ».
Quelle similitude avec aujourd’hui !
Ce revirement a tout changé (comme le fera celui de Franklin Roosevelt en 1942).
Au final, le 11 novembre 1918, l’Allemagne a demandé l’armistice.
Dans quelques mois, peut-être, il en ira de même pour la Russie.
Les réactions du Congrès américain, ce mercredi, en réponse au discours du Président Volodymyr Zelensky nous donneront des indications précieuses pour l’avenir de l’Ukraine.