

Ces derniers jours, est apparu ce que certains qualifient, à bon droit, de véritable scandale.
Non seulement on sait, par l’intermédiaire du Conseil Constitutionnel, que Marine Le Pen, Eric Zemmour mais aussi Jean-Paul Mélenchon n’ont pas encore récolté les 500 parrainages nécessaires , et au surplus on comprend, par les études d’opinion , que c’est particulièrement grave.
En effet les candidats rejetés, figurent parmi les mieux armés pour conquérir l’Elysée . Deux d’entre eux ont même de fortes chances de figurer au deuxième tour.
Cette année , le débat sur les 500 parrainages nécessaires est particulièrement virulent parce que les sondages ont permis de voir clairement que notre démocratie fonçait droit dans le mur.
Initialement, il s’agissait seulement de faire la chasse aux candidatures folkloriques.
Or, aujourd’hui, la loi en installant l’obligation de rendre publique l’identité des 500 parrains, s’est transformée en véritable barrière à l’encontre des hommes ou femmes appartenant aux partis en périphérie de notre paysage politique légal . Qu’ils soient de Gauche ou de Droite.
Seuls les études d’opinion pouvaient en temps utile ( c’est à dire avant le 4 mars) alerter sur cette incongruité démocratique. Incongruité qui conduit des candidats classés parmi les favoris, à devoir céder leur place à des postulants très loin d’emporter l’adhésion des électeurs.
C’est ainsi que JL Mélenchon, ou Eric Zemmour, avec leurs scores prévus à 10%, voire 15% devraient disparaître, alors que continueraient à concourir Mme Hidalgo et Mme Taubira malgré leur très médiocre 3%. .
Qu’est-ce qui explique ces difficultés à obtenir des parrainages publics ?
Il y a essentiellement deux raisons.
– la première : les maires trouvent normal et cohérent de soutenir exclusivement des candidats de leur bord. Dans le cas contraire, ils pourraient en effet s’attirer les foudres de leurs électeurs !
– la deuxième : les maires, sont parfois contraints de suivre prioritairement des démarches très partisanes.
Par exemple de nombreux maires communistes avaient apporté en 2017 leur soutien à Mélenchon parce qu’il n’y avait pas de candidat PC . Cette année, pour que survive leur parti, ils veulent rendre la démarche de J.L Mélenchon très difficile, et réservent leur parrainage exclusivement à Fabien Roussel. Ce dernier, en contraignant J.L Mélenchon à renoncer au statut privilégié d’unique de leader de la Gauche, pourrait rêver pour le P C d’une véritable renaissance.
Ces tactiques agressives sont très éloignées des démarches des citoyens de base. Mais leur existence n’est cependant pas une surprise. La tambouille politicienne existe toujours, même dans le « nouveau monde » .
Il n’y a qu’à voir ce qui se passe depuis lundi du côté de Fabien Roussel. Il est désormais soupçonné d’emploi fictif par Mediapart.
Cette attaque frontale, est vraisemblablement la réponse du « berger à la bergère » ; l’ancien trotskiste Edwy Plenel, directeur du journal, éprouvant sans doute un certain plaisir à compliquer la tâche de ses adversaires de toujours, les communistes orthodoxes.
Passons vite, car il y a gros à parier qu’au final tout rentrera dans l’ordre et que nos trois frustrés seront présents le 10 avril..
Les maires auront même une justification pour expliquer leur nouveau choix. Ils pourront toujours dire que ce qui leur importait par dessus tout, c’était de sauver notre démocratie.
Hier inquisiteurs sans état d’âme, il seront très vite redevenus des anges.