Le « bon à rien »

Le Télégramme.fr

La lutte finale est commencée. L’élection présidentielle occupe le terrain,  et la Covid 19 va avoir une concurrence sérieuse dans  tous les médias.

Les exemples de cette montée en puissance abondent avec  à leur tête, la grève des enseignants de ce jeudi.

Leur mécontentement est très vif  ( même si les chiffres sont manifestement inférieurs à ceux annoncés dès la veille par certains syndicats).

L’insatisfaction  a une double origine : circonstancielle mais aussi plus profonde.

Le circonstanciel  c’est bien évidemment la directive de Jean-Michel Blanquer annonçant le dimanche soir ce qui devrait être mis en place dès le lundi matin.

C’était totalement irréaliste.

Les enseignants ont sans doute eu la désagréable impression qu’ils avaient changé d’administration : ils venaient d’être mutés au Ministère des Armées où un ordre s’applique immédiatement et en claquant les talons.

 Notre Haute Administration n’arrive décidément pas à comprendre, et admettre, que l’écoute des gens du terrain est indispensable

 Monsieur Blanquer est  en train de le découvrir qu’il y a un fossé entre le recteur qu’il a été et le ministre qu’il est depuis 5 ans.

Mais cette mauvaise adaptation à son rôle politique n’explique pas tout.

L’organisation même des établissements scolaires, a elle aussi un effet négatif 

C’est particulièrement le cas dans l’enseignement primaire.

En effet (contrairement à ce que pensent la très grande majorité des Français, et tout particulièrement les parents d’élèves qui ne se privent pas de les mettre en cause), les directeurs de ces établissements ne disposent d’aucun pouvoir hiérarchique sur les autres professeurs de leurs écoles. 

Ils ne sont en fait que des intermédiaires  avec l’inspection d’académie. Ainsi le veut la loi actuelle, bénie et  protégée par les syndicats qui ne veulent surtout pas se mettre à dos les autres instituteurs).

Comment dans ces conditions peut-on demander à ces directeurs d’assumer l’énorme charge de travail provoquée par cette pandémie ? 

Quelle petite entreprise pourrait bien fonctionner dans  ces conditions farfelues ?

Au final, et paradoxalement , le mouvement auquel nous assistons aura au moins un mérite : celui de nous faire découvrir cette incongruité de moins en moins supportable.

 Peut-être qu’enfin une réforme de bon sens verra le jour : celle de donner à ces cadres, à qui l’on demande l’impossible, de disposer des moyens humains nécessaires à leur tâche !

Mais parions que les leaders de l’opposition de gauche, tous présents à ces défilés, ne se satisferont d’aucune avancée , campagne électorale oblige ! Leurs  errances, leurs luttes fratricides, le nombre de leurs candidats installent un spectacle qui frise le dérisoire. 

Pour sauver les apparences, certains d’entre eux vont loin, très loin dans l’agressivité.

 C’est ainsi que le meilleur orateur parmi eux, Jean Luc Mélanchon, pousse la démagogie jusqu’à traiter Jean-Michel Blanquer de « crétin utile » et de « bon à rien ».

Ces  insultes proférées par un prétendant à la plus haute charge de l’Etat montre surtout que ce dernier a enfin compris qu’il entamait avec cette élection son dernier tour de piste. Que dans ces conditions tout lui était permis , même le pire !