On n’a pas fini de parler de l’attaque d’ Emmanuel Macron à l’encontre des non-vaccinés. Ces derniers ont été prévenus, sans ambiguïté et sans élégance : tout sera fait pour « emmerder » les ‘antivacs’.
Cet écart de langage, au plus haut niveau de l’Etat, a surpris une bonne partie des Français, la quasi totalité des commentateurs professionnels ou éditorialistes et surtout les partis d’opposition.
Au risque de susciter le mépris des bonnes âmes, je ne me joindrai pas à ce déferlement, et ceci pour plusieurs raisons.
La première , c’est que les Français découvrent un Président qui a enfin laissé au vestiaire ses formules alambiquées, érudites, complexes, élitistes qu’il utilisait à longueur de discours.
C’est , entre autres éléments, ce type de sophistication qui, à leurs yeux et avec raison, le rendait coupable d’arrogance. A la guerre, (nous y sommes) ce que les citoyens attendent c’est un langage simple et direct, ce n’est pas un cours au Collège de France
Ils sont désormais servis, et c’est tant mieux si cela choque les précieux ridicules à la Bruneau Retailleau , à la Michel Onfray , à la Christian Jacob, à la Guillaume Tabard etc, etc …
Désormais les antivaccins sont prévenus, sans aucune politesse, mais très clairement. Ils devront assumer leur choix.
Il y a gros à parier qu’ils invoqueront la défense des libertés constitutionnelles.
Eux, qui dans le même temps, intimident les élus et les menacent de mort et de décapitation. Eux, qui préviennent les journalistes qu’ils devront rendre des comptes pour s’être mis, à la disposition du pouvoir. Eux, qui enfin pensent disposer de la vérité parce qu’ils se gavent à longueur de journée des élucubrations mensongères des oracles du web
Quelle autre raison explique cette déclaration de guerre?
Il faut la rechercher dans l’histoire de cette cauchemardesque épidémie.
Ni l’Exécutif, ni nos institutions politiques et sanitaires et encore moins l’ensemble des citoyens n’ont pris conscience dès le début de la gravité de la pandémie.
Notre réponse a été hésitante dans un premier temps. Compte tenu du caractère contestataire des Français, seule une réponse souple et limitée dans le temps nous paraissait possible.
Or l’expérience accumulée depuis deux ans, modifie chaque jour davantage notre approche du virus. Les Français sont beaucoup plus réactifs que l’on pouvait le penser, leur majorité appelle à la sévérité pour qu’enfin cesse ce cauchemar.
Ils sont paraît-ils ingouvernables et pourtant ils viennent de démontrer le contraire face au Covid 19. Toutes les fois que le pouvoir a brandi le bâton, ils ont obtempéré à très vive allure.
Mauvais élèves au début de la vaccination nous sommes désormais sur le podium.
Il y a gros à parier que dans les prochains jours, les menaces vulgaires d’Emmanuel Macron ne créeront pas un frein supplémentaire. C’est tout le contraire qui se produira ; les Anti-vaccins seront de plus en plus minoritaires.
Les soignants de ce fait verront leurs taches allégées et auront de moins en moins à supporter la hausse du nombre de malades en soins intensifs.
Les parents ou proches des vaccinés « complets » mais touchés par la Covid remercieront peut-être le grossier personnage de l’Elysée qui, dans son propre intérêt ou dans celui de tous les citoyens, a remis à leur place ces imbéciles à front de taureau qui confondent la Covid 19 avec le Père Noêl.
Les éditos d'Henri Merle 