Les Antilles dans la tourmente

TF1.fr

C’est chaud ! Très chaud disent aujourd’hui les Antillais !

La Guadeloupe et la Martinique ont la fièvre.

 Le feu couvait depuis plusieurs  semaines. Désormais c’est la paralysie et l’affrontement : une minorité refuse de se faire vacciner contre le Covid 19.

Le » scénario » de ce conflit « ramasse tout » est classique : d’abord le vaccin, puis le niveau de vie, et enfin l’indépendance.

Tout d’abord le refus du vaccin. Il est particulièrement fort et dépasse de très loin ce qui se passe en Métropole ou dans d’autres pays européens. 

Il s’appuie sur une exigence et un soupçon.

L’exigence c’est la préservation de la liberté de chacun. Le souvenir de l’esclavage explique et justifie sans doute une bonne partie de cette réaction scientifiquement aberrante. 

Le soupçon c’est celui d’assimiler le vaccin à un poison, le Chlordécone . L’ insecticide que l’Etat a mis trop de temps à interdire dans les champs de bananes.

 Cette critique est en partie exagérée car elle omet en effet de rappeler que les  planteurs antillais, grands et petits, ont tout fait, y compris de bloquer les aéroports, pour retarder l’application des nécessaires mesures d’interdiction.

Cette première contestation débouche sur un autre sujet tout aussi brûlant : le niveau de  vie.

Observons d’abord que celui-ci est très largement supérieur à celui de la quasi totalité des autres îles de l’Arc antillais.

Mais il n’en demeure pas moins que la critique est fondée pour une partie de la population :

                                     – les plus jeunes d’abord pour qui le chômage est très supérieur à celui constaté en Métropole.

                                     –  mais aussi pour les bas-salaires qui sont confrontés  aux prix élevés des nourritures et marchandises (15% de plus qu’en Métropole).

Ce déséquilibre devra disparaître.

 Mais il ne donne aujourd’hui qu’une idée partielle et partiale de la situation. 

Celle-ci est aussi caractérisée par les avantages exceptionnels accordés aux fonctionnaires d’Etat ou des autres collectivités.

Les fonctionnaires sont très nombreux : à population égale 25% de plus qu’en métropole et surtout ils disposent d’une sur-rémunération d’au moins 40%.

Ces avantages sont évidemment oubliés par les leaders de la contestation, essentiellement des syndicalistes, lesquels sont très souvent des militants indépendantistes.

L’indépendance, c’est le dernier sujet qui est en train de fleurir. Le refus de la vaccination s’est transformé pour une partie de la population en véritables émeutes.

Cette évolution a d’ailleurs été renforcée par deux facteurs :

            – les maladresses des représentants locaux de l’Etat, qui n’ont pas voulu et su intégrer les coutumes et la culture vivante des départements antillais.

             -la fuite d’une grande partie des élus locaux devant leurs responsabilités. Ils n’ont fait en cela que suivre l’exemple de l’ancienne ministre Christianne Taubira qui, en Guyane, a refusé d’inciter la population à se faire vacciner, alors qu’elle même l’était depuis longtemps.

Il faudra , et vite, sortir de cet imbroglio dangereux.

 Si  l’élastique se rompt de part et d’autre de l’Atlantique, les dégâts seront immenses.

Les « métros » pleureront la disparition de cet exemple d’ intégration qui, malgré ses défauts, était une vraie réussite. Français de Métropole et Français des Antilles, dans leur très grande majorité, se respectaient et ne se rejetaient pas.

Les Antillais de  leur côté n’en finiront pas de demander des comptes à ceux d’entre eux qui, par leurs exigences sans réalisme ,auront réduit leur niveau de vie à la hauteur de celui des habitants des iles voisines, anciennement anglaises: Dominique, Antigua, Sainte-Lucie etc…

 P S /  Cet avis pessimiste est peut-être une erreur. Mais il est fondé sur les leçons tirées d’une expérience professionnelle de cinq ans dans les départements des Antilles-Guyane ; j’ai pu y rencontrer tous les éléments de cette société très complexe.