
Dans 5 mois l’élection présidentielle ! Nous pouvons déjà faire une première comparaison avec l’élection précédente.
Au rayon des différences, l’une saute aux yeux.
Hier le Président sortant était tombé dans la trappe, victime de son impopularité. Fin novembre 2016, seulement 13% des Français faisaient confiance à François Hollande. Clairement, il n’y avait pas d’autre issue pour lui que le retrait !
Il en va bien différemment aujourd’hui pour Emmanuel Macron . Tous les sondages le donnent significativement en tête. Ce qui ne signifie sûrement pas que le match est d’ores et déjà joué.
L’exemple de François Fillon est là pour l’appeler à la plus grande prudence. Fillon qui a perdu « l’imperdable » et pour qui l’Elysée n’aura été qu’un rêve, remplacé aujourd’hui par le Palais de Justice de Paris, cette Roche Tarpéienne où ses juges lui ont donné rendez-vous cette semaine
Pour ce qui est des ressemblances entre les 2 campagnes électorales, l’une les surpasse toutes. Il s’agit bien évidemment de l’irruption surprenante d’ un outsider : Macron hier, Zemmour aujourd’hui !
L’un et l’autre ont, d’une certaine façon, surgi de nulle part et
Ils ont décidé d’ignorer les procédures classiques de désignation et se sont affranchis du bon vouloir des partis.
La fameuse rencontre gaullienne entre un homme et la France est devenue en 2017 une réalité pour Macron.
Elle n’est encore qu’un objectif trop ambitieux pour Eric Zémmour. Même si dernier peut se vanter d’avoir pris pour l’instant le bon chemin alors que Xavier Bertrand, qui avait la même prétention, a dû rentrer dans les rangs LR.
Peut-on faire aujourd’hui le pari que l’ancienne vedette de C-news ira aussi loin que l’ancien banquier d’affaires ?
On peut en douter.
Et ceci pour une raison essentielle : l’un pour gagner avait simplement annoncé qu’il voulait créer un nouveau monde en s’attaquant aux vieilles habitudes, aux structures traditionnelles.
Alors qu’aujourd’hui l’autre, beaucoup plus excessif et discriminant, va beaucoup plus loin. Il s’attaque à la philosophie, à l’idéologie fondamentale de notre République.
Sa lutte contre l’immigration est quasiment devenue son unique bréviaire, son seul champ de bataille.
On attend encore, le plus souvent en vain, qu’il aborde d’autres sujets d’importance, plus économiques..
Cette absence, ce vide jettent un vrai doute sur les compétences de ce candidat.
Par ailleurs, une question se pose : est-ce le bon moyen pour avancer dans la résolution du grave problème de l’immigration que d’hystériser le débat avec autant de violence ?
L’efficacité ne passe pas par l’exclusion et la peur.
L’intégration raisonnable est la seule réponse possible.
Elle doit être guidée par les principes républicains. Elle doit aussi reposer en contre-partie sur une exigence : l’adhésion à notre culture profonde.
Cette intégration ne pourra se faire sous la conduite d’Eric Zemour.
Ce candidat n’est qu’un polémiste brillant et il commence sans doute à comprendre qu’il s’enfonce peu à peu dans une impasse. Les sondages en baisse le suggèrent de plus en plus. C’est peut-être la fin d’une illusion.
La France a besoin dans cette guerre d’un véritable homme d’Etat et pas d’un Déroulède (1) qui pour faire triompher ses idées voulait s’emparer par la force de l’Elysée.