Au moins un cas où « BoJo » peut sourire

La Croix

La Covid n’a pas tout détruit. L’économie a globalement repris un chemin ascendant.

 Le retour de la croissance permet d’envisager des jours meilleurs même si, peu à peu, se profile un questionnement sur le pouvoir d’achat des Français.

Cette embellie, plutôt inattendue, résulte surtout de la politique du fameux « quoiqu’il en coûte », mais aussi d’une approche plus laxiste de l’Union européenne. Par exemple celle-ci renonce provisoirement à la règle de la barrière des 3% de déficit budgétaire et ne s’étonne pas que le projet de budget de la France prévoit un déficit de 5% pour 2022.

Cela signifie-t-il que tout est harmonieux ?

Non, bien évidemment.

Au delà des facilités du moment, des divergences stratégiques demeurent entre certains pays.

C’est précisément le cas dans le domaine essentiel de la transition énergétique.  

Les deux principales puissances de l’Union ( l’Allemagne et la France) demeurent, dans ce domaine, presque aux antipodes l’une de l’autre.

           L’Allemagne après avoir renoncé totalement, il y a plus de 10 ans, à l’énergie nucléaire a d’abord opté pour l’énergie la plus polluante ( celle du charbon) puis a progressivement adopté le gaz et les énergies renouvelables.

         De son côté la France continue à privilégier l’industrie nucléaire et commence vraiment à se tourner vers les sources d’énergie renouvelables, comme la production par éoliennes. 

Un premier bilan sur les 10 dernières années montre qu’en matière de pollution, le cancre a été l’Allemagne et le bon élève la France.

Actuellement cette dernière semble encore hésiter. 

Les débats politiciens l’incitent à aller vers une suppression très progressive du nucléaire.

Mais le rapport très récent du RTE ( Réseau de Transport d’Electricité) montre qu’il faut aller très vite. Car contrairement à ce que certains écologistes soutenaient il y a peu, le besoin en électricité ne va pas plafonner mais au contraire s’amplifier.

Si l’analyse du RTE est exacte, un mix industriel s’impose.

 Il faut non seulement accélérer l’arrivée des énergies renouvelables, mais il faut aussi maintenir l’énergie nucléaire, qui par ailleurs apparaît en définitive comme la moins polluante en matière de CO2. 

Mais, cette source d’énergie présente un handicap très important, celui érigé par une décision communautaire.

Il n’est pas possible actuellement de vendre une énergie moins chère que celle produite par le gaz naturel.

 Ce qui signifie concrètement que le prix de vente de l’énergie de nos centrales nucléaires doit être aligné sur celui des centrales au gaz, point fort de l’Allemagne.

 Ce qui est totalement paradoxal dans la mesure où le prix de production en France est largement inférieur.

Au final ce sont les consommateurs de l’Hexagone qui en subissent les conséquences en payant de plus en plus cher leur électricité qui pourtant n’a rien à voir avec le gaz russe fournisseur quasi exclusif de l’Allemagne..

Conclusion.

Dès le début, notre partenaire a fait le mauvais choix et a pollué l’environnement et pourtant l’Europe le  traite avec beaucoup de précautions.

 Alors qu’à l’opposé la France ne peut pas toucher les dividendes de son bon choix antérieur.

Hors du marché  mondial du pétrole et du gaz, la France est pourtant privée des bénéfices financiers que lui apporte son choix, celui du nucléaire !

De quoi faire sourire Boris Johnson, lui qui dirige, sans contrainte communautaire, un pays, la Grande-Bretagne, qui ne cesse d’agrandir la part du nucléaire dans sa production d’électricité..