
La pandémie qui nous frappe a au moins un avantage : celui de nous faire constater combien pratiquement tous les peuples réagissent avec leurs fondamentaux traditionnels.
Par exemple les E.U ont négligé, voire ignoré le virus ; persuadés de leur force ils se sont crus à l’abri du désastre qui atteignait le reste du monde.
La Russie mais surtout la Chine, toujours gouvernées par des tsars et des empereurs, se sont empressées de ne pas respecter les règles démocratiques, ont manipulé l’information et se sont moqués du monde entier par leur opacité quasi totale.
On pourrait multiplier les exemple de ces fondamentaux. Mais il ne faut surtout pas oublier la France.
Notre pays, après de longs siècles, et malgré les brassages de population qu’il a connus tout au long de son histoire, demeure par excellence le pays de la division et celui de la versatilité !
La division est de plus en plus inscrite dans notre ADN. Et la Covid 19 nous donne de multiples exemples de notre tendance obsessionnelle à la polémique et à l’affrontement.
Chaque jour les chaines d’info sont des arènes où s’affrontent mandarins et spécialistes plus ou moins avérés des maladies virales. La vérité d’aujourd’hui n’est pas celle de demain. Hier le masque « fait maison » était présenté comme ayant les mêmes qualités que le masque chirurgical, aujourd’hui on nous annonce qu’il faudra le jeter à la poubelle et ne choisir que le spécial ffp2. etc, etc…
Nous sommes ballottés entre des vérités variables selon les jours, les spécialistes, les journalistes, les élus nationaux ou locaux . Plus que des débats, c’est le cirque permanent.
Mais bien pire encore, règnent désormais au dessus de cette mêlée, les réseaux sociaux. Ils imposent, parfois provocateurs ou falsificateurs, leurs vérités. Leur poison se diffuse et développe des rumeurs insensées.
Les professionnels de l’information sont devenus quantité négligeable par rapport à, par exemple, ce monsieur tout-le monde qui, n’hésite pas à déclarer haut et fort dans la rue,, que le maintien du couvre-feu à 18 heures le dimanche est une manoeuvre machiavélique et diabolique. La discorde obsessionnelle, à court d’arguments, est devenu délirante.
Heureusement les Français ont un autre défaut, au final plus rassembleur : la versatilité.
En effet avec les Français rien n’est jamais définitivement arrêté. Ils nous arrive même de changer très vite d’opinion. Par intelligence ? lâcheté ? intérêt ?
Un exemple frappant parmi d’autres ? C’est bien évidemment celui donné par les parisiens le 26 avril 1944 qui applaudissent plus que chaleureusement la venue dans leurs murs du Maréchal Pétain et qui tout aussi enthousiastes accueillent 4 mois plus tard, le général De Gaulle. Image frappante de la France divisée mais qui s’adapte.
Le déroulement de l’actuelle pandémie vient de nous donner un exemple tout aussi spectaculaire de cette versatilité.
C’est ainsi que pendant des mois nous avons très clairement exprimé notre méfiance et notre réticence devant le vaccin.
C’est ainsi, qu’encore au tout début de l’année, un sondage Odoxa publié par Europe1 faisait apparaître que près de 60% de Français ne voulaient pas se faire vacciner. Cette méfiance, pour le moins paradoxale au pays de Pasteur, a eu des conséquences négatives. Elle a induit de la part du gouvernement une politique particulièrement prudente et en totale contradiction avec la démarche suivie par pratiquement tous les autres pays européens.
Aujourd’hui, changement complet. C’est la course de vitesse pour rattraper le retard. Ce qui n’empêche pas la critique acerbe et virulente contre les atermoiements de ce gouvernement qui pourtant n’a fait que suivre de trop près les choix de l’opinion publique.
Au final Emmanuel Macron devrait enfin se résoudre à admettre que par les temps cruciaux que nous traversons, alors que nous sommes en guerre selon son expression prémonitoire d’il y aura bientôt un an, il doit agir en véritable homme d’Etat et passer au delà des états d’âmes de ses concitoyens.
En fait il doit reprendre à son compte, en les adaptant, les deux vers célèbres de François 1er son très lointain. prédécesseur. « souvent Français varie, bien fol qui s’y fie »
Il est temps d’adopter enfin ce principe de réalité. Ce ne sera pas facile car le Président ne devra pas oublier que si ces concitoyens sont imprévisibles ils sont aussi et surtout surtout d’infatigables rebelles.