Fin du baroque à la Maison Blanche ?

Quel que soit le résultat final de l’élection américaine, Donald Trump est définitivement rentré dans l’Histoire de son pays. Comme il en avait, semble-t-il, (https://www.rtl.fr/actu/international/etats-unis-le-visage-de-donald-trump-bientot-sculpte-sur-le-mont-rushmore-7800715757) fait le voeu, il pourra peut-être dans son délire habituel exiger que sa statue soit ajoutée à celle des quatre Présidents du Mont Rushmore. Pour lui il n’y a pas de doute : comme George Washington, Thomas Jefferson, Abraham Lincoln et Théodore Roosevelt, il est l’un des Présidents les plus marquants de l’histoire des E.U.

Jusqu’à hier la démocratie exigeait de la sagesse et un minimum de  compétence .   Mais depuis 4 ans la démocratie en Amérique est tombée à la merci du plus outrancier, du plus irresponsable, du plus farfelu des hommes politiques qu’elle ait jamais connu.

Donald Trump a, essentiellement, utilisé deux armes au cours de son mandat :

– la première, qui  n’exclut surtout pas l’improvisation, réside dans l’utilisation forcenée d’une démarche exclusivement marketing.

 Il n’a pas élaboré un programme pour l’ensemble des américains. Il a recherché systématiquement à satisfaire, quasi exclusivement, sa seule base électorale. 

Qu’importe si la demande est irréaliste ( par exemple le mur frontière avec le Mexique).

 Qu’importe si on aboutira à une catastrophe ( par exemple avec la négation de la pandémie).

En fait, démagogue et mégalomane, il affirme qu’il est le seul miroir non déformant de la vraie société américaine, celle qui constitue l’âme de ce pays

Implicitement, avec son outrance systématique, il prétend, lui le milliardaire, être le seul qui porte avec efficacité les aspirations essentielles des consommateurs de Coca-Cola et de burgers-frites.

Deuxième arme : son sens et sa longue pratique de l’art du spectacle.

Plus qu’un chef d’entreprise ou un Président, Donald Trump est un show-man ! Il n’a que faire de la culture classique et de la pondération.

Il ne travaille pas les dossiers ; il rédige un flot continu de tweets. Son opinion, exprimée en peu de lignes , est la vérité indiscutable.

L’installation de cet O.V.N.I dans le spectacle politique n’a pas fini de nous interpeller. 

Mais surtout ce nouveau type d’approche, peu à peu, est devenu exemplaire pour beaucoup d’ambitieux populistes ; dans certains pays… mais aussi dans le nôtre.

Nos élites sont prévenus ! Leur déclin est d’ores et déjà annoncé

Marine Le Pen ne s’y est pas trompée. Et dès la clôture ,du scrutin, elle s’est empressée de déclarer qu’une victoire de l’actuel Président « va dans le sens de l’Histoire ».

Qu’importe si la compétence à gouverner n’est pas au rendez-vous

Le Président américain tout au cours de ses 4 ans de mandat a largement démontré que l’inaptitude technique n’est surtout pas un obstacle insurmontable.

La parole folle et les tweets farfelus ou mensongers, seront suffisants.

 Aujourd’hui, ou plus tard, nous saurons si cette parenthèse baroque, est enfin arrivée à son terme.