l’année terrible

Huffington Poste.fr

Il y a 150 ans, Victor Hugo publiait un recueil de poèmes intitulé « L’année terrible ».

Le poète y faisait revivre l’année  1870  année catastrophique où la France dut affronter dans un même temps, la guerre contre la Prusse mais aussi l’apparition d’une guerre civile dans les rues de Paris.

Aujourd’hui, en 2020, nous affrontons deux drames, deux agressions tout aussi simultanés ou parallèles :

d’un côté la pandémie ravageuse du coronavirus

de l’autre, la crise économique qui se profile à l’horizon très proche.

Dès maintenant une seule certitude : avec ces deux bouleversements, un monde nouveau va apparaître. Ce ne sera certainement pas celui que l’on nous avait annoncé au début de l’actuel quinquennat. On ne sourit plus ! L’angoisse est omniprésente.

L’Ancien Monde est en train de sombrer parce que les qualités fondamentales ( créativité, courage, culture, patriotisme, absence de communautarisme etc …) qui structuraient notre pays sont en train de disparaître.

Désormais l’individualisme prévaut. Chacun voit midi à sa porte. La discipline individuelle et collective a le plus grand mal à s’installer.

L’exemple quasi parfait de cette résistance à l’intérêt général vient de nous être donné par les semaines de vacances.

Au mois de juin nous avions presque gagné la partie ; en ce début septembre nous sommes à la veille d’une deuxième vague parce qu’au- mépris de l’intérêt général nous avons trop souvent exigé pour les mois d’été le retour aux liberté anciennes.

 Enfants gâtés inconscients sous le soleil de l’Eté ; aujourd’hui, nous sommes tous des enfants apeurés alors que l’Automne approche, et que le virus reprend son souffle.

A notre égoïsme trop fréquent s’ajoute désormais  le fait encore plus étonnant d’une nouvelle  fracture apparue ces derniers mois.

Cette fracture c’est celle, quasi impudique, qui s’est installée entre les générations.

Les plus jeunes se croient protégés de la Covid alors que les plus anciens se sentent déjà condamnés.

Les plus jeunes se croient pour toujours immortels et alimentent leur prédominance en organisant des fêtes imbéciles et dangereuses qu’ils renieront vraisemblablement dans quelques années.

Alors que dans le même temps les plus vieux ont presque honte et n’ont plus de destin. Si ce n’est celui de se faire enfermer dans des Ephad, cache misère avant la disparition

En 1918 nous avons sans conteste gagné la Grande-Guerre.

En 1945, parce que le Général De Gaule était là , les vainqueurs nous ont offert un strapontin à leur côté.

Mais aujourd’hui quel sera notre sort

Celui des vaincus honteux à la façon du Second Empire en 1870 ?

Ou celui des vainqueurs ?

Vainqueurs parce que non seulement nous aurons éliminé la Covid mais surtout pour la raison essentielle que nous aurons su résister à la formidable poussée d’un monde que nous avons dominé pendant des siècles. Et qui aujourd’hui n’a que faire de nos prétentions en tous genres.