
De Félix Faure mourant à l‘Elysée sous les yeux de sa maitresse à François Mitterand affichant, sans grande discrétion sa polygamie, la République a multiplié les exemples de dérives que n’aurait surement pas désavoué la royauté.
Mais avec l’affaire Griveaux on a changé de dimension.
Dans ce cas, le ridicule hilarant, généré par l’exhibitionnisme de ce candidat, suscite au final l’incompréhension et la honte.
Une chose est certaine, une carrière vient de s’effondrer totalement. Comme cela a été le cas pour Dominique Strauss-Khan, l’ancien patron de Benjamin Griveaux au temps de sa période de militant socialiste.
Si on arrive à se détacher de l’anecdote, on peut tirer deux enseignements de la situation actuelle.
Le premier relève de l’évidence :
C’est sans doute au nom de la reconnaissance des services rendus, qu’Emmanuel Macron avait entériné le choix de Griveau pour la conquête de Paris.
Or le Président vient de recevoir une leçon , qu’il semble oublier parfois : l’art de gouverner n’est pas forcément compatible avec l’amitié car celle-ci peut conduire à la catastrophe.
C’est bien le cas avec ce scandale
La leçon portera-t-elle ? On le saura très vite
Deuxième enseignement : cette affaire, cette déflagration est la dernière étape d’une évolution rapide qui montre que dans notre pays la démocratie est de plus en plus en danger.
Désormais le combat politique a changé non seulement de champ de bataille. mais aussi d’armes.
Le champ de bataille c’est de moins en moins celui des assemblées légitimement élues.
L’affrontement, on le voit depuis près de deux ans a lieu, pour l’essentiel, dans la rue et cela au nom du peuple. Pourtant les contestataires ne sont pas choisis par la communauté nationale. Ils s’auto-désignent avec arrogance comme représentant le « peuple », mais ils ne disent jamais ce qu’est le peuple et qui en fait partie.
Les armes qu’utilisent ces nouveaux maîtres de la pensée sont d’une extrême puissance puisqu’elle sont constituées par les réseaux sociaux. Réseaux où trop souvent les manipulateurs de l’opinion publique peuvent dire tout et n’importe quoi . Et cela sans risque réel.
Ces pouvoirs disproportionnés ont une explication : la démission des citoyens.
Ceux-ci ne croient plus en la démocratie représentative
Il fut un temps où l’abstention était très rare dans notre pays. Désormais près de 50% de la population ne participe plus au vote, considérant qu’il ne sert plus à rien.
Question : que nous apporte cette démission collective ? Où est le progrès ?
En réalité il y a de fortes chances pour que demain nous regrettions notre légèreté et notre manque de réalisme. La démocratie représentative est désormais en danger. C’est pourtant la seule forme d’organisation qu’autorise la taille de notre pays mais aussi l’importance et la complexité des problèmes auxquels nous sommes confrontés.
Encore faut-il pour qu’elle demeure, que tous nos élus et gouvernants balaient, très vite, devant leur porte.