On prête à Napoléon l’affirmation selon laquelle « quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera ».
Au cours de ces trente dernières années, cette prémonition est devenue une évidence.
La Chine est désormais une très grande puissance.
Mais aujourd’hui, le monde tremble et essaye de s’adapter aux ambitions de ce nouveau Gulliver.
Violente et peu anticipée, l’apparition du nouveau coronavirus, remet en cause ce scénario !
Une nouvelle histoire est en train de voir le jour.
Q/ Quels sont déjà les changements perceptibles ?
La Chine est sommée de se barricader derrière ses frontières.
Les usines chinoises sont privées de main-d’oeuvre.
Certains sites de constructions automobiles, hors de Chine, commencent à s’arrêter faute des composants qui y sont fabriqués.
Le trafic aérien s’effondre.
Certaines grandes marques de l’industrie du luxe prévoient la chute brutale de leurs bénéfices
Sans parler évidemment du tourisme
Etc, etc …..
Au final il apparaît de plus en plus évident que si cette épidémie n’est pas arrêtée rapidement, c’est toute l’économie mondiale qui sera en danger.
En comparaison la crise de 2008 apparaîtra comme une douce plaisanterie.
Q / quelle sera la conséquence de ce désastre :
Partout dans le monde retentira le mot d’ordre« chacun pour soi ».
Cette tendance est d’ailleurs déjà en place. Et avec un peu de recul on pourra bientôt affirmer que la violente épidémie actuelle en Chine n’aura été en définitive qu’un épiphénomène, que le point d’orgue d’une musique fredonnée depuis plusieurs années, par de plus en plus de pays.
En effet les signes avant-coureur de cet égoïsme « patriotique » se sont multipliés ces derniers temps.
Trump avec son « America first » et son mur sur la frontière mexicaine. L’Italie avec l’arrivée en force des populistes, l’Allemagne et la montée de l’extrême-droite ; sans oublier bien évidemment la Grande-Bretagne et le Brexit.
etc , etc ….
Demain, la croissance risque de s’effondrer un peu partout, sous l’effet négatif des replis protecteurs de certains pays.
L’effet coronavirus va doper cette tendance.
Et on n’a peut-être pas fini de subir les effets désastreux de cette épidémie.
Hier on avait peur du réveil de la Chine.
Demain, le monde entier tremblera, non parce que la Chine s’est réveillée mais au contraire parce qu’elle sombre dans une profonde léthargie. Certains pans de l’économie française ( tourisme, vins et industrie du luxe) seront en première ligne pour affronter ces bouleversements. Et même la FED (la Banque centrale américaine) prévoit que l’épidémie va affecter l’économie américaine.
Mao doit sourire dans sa tombe de la Cité interdite ; son communisme liberticide est, peut-être, en voie d’asphyxier le capitalisme honni, et cela par l’intermédiaire d’un petit virus estampillé « Chine ».
Les éditos d'Henri Merle 