
Bernard Maris, économiste et chroniqueur à France-Inter et à Charlie Hebdo, a terminé son livre « Et si l’on aimait la France » 5 jours avant de périr dans l’attentat perpétré, le 7 janvier 2015, contre l’hebdomadaire satirique. Dans le dernier chapitre, il rappelait le cri joyeux poussé très souvent dans les années 50 et 60 par les jeunes et moins jeunes « On est en république, quand même ! ».
Depuis le temps s’est encore couvert.
A un point tel que, de plus en plus nombreux, sont ceux qui ignorent, voire méprisent les fondements de notre république ; et tout particulièrement le principe de laïcité.
En témoigne la manifestation contre l’islamophobie qui a eu lieu dimanche dernier. Pervertie par une large partie de ses organisateurs, elle s’est transformée en promotion de l’Islam.
Le fait que le mouvement des Frères musulmans » ait été prépondérant dans l’organisation de la manifestation est suffisamment explicite. En effet cette école de pensée exige que soit instauré, « le règne de la loi de Dieu », que le Coran soit la loi qui domine les autres.
Devant cette évolution, encore minoritaire, comme l’a prouvé la faible participation à la manifestation, il y a quand même de quoi s’inquiéter.
Même si Jean Luc Mélenchon ( à la limite du bon sens ) y a vu « une magnifique journée d’unité !
Nous traversons désormais une période tout à fait angoissante. Nous sommes sur le fil du rasoir.
Il y a beaucoup de raisons à ce pessimisme, et l’on peut en retenir au moins trois ::
La première tient au fait que le communautarisme s’étend. Ce qui n’est pas forcément surprenant pour un peuple toujours enclin aux disputes et renfermé dans ses convictions.
N’oublions surtout pas que les périodes les plus tristes de notre histoire sont celles où la division a régné. L’exemple des guerres de religion devrait ne pas quitter notre mémoire.
La seconde raison c’est précisément le déséquilibre qui est en train de s’installer durablement entre les deux religions dominantes : le catholicisme et l’islam. Le premièr connait une désaffection grandissante, peut-être accentuée par les scandales qui minent son clergé.
Alors que dans le même temps l’islam progresse portée par une population de plus en plus nombreuse.
Ce renversement de force est d’autant plus porteur d’incertitudes que pour les catholiques la loi de 1905 sur la laïcité veut dire quelque chose , alors que pour l’Islam, dépourvue d’un vrai clergé, la laïcité est une notion quasi étrange.
Dernière raison du séisme qui se prépare : la faiblesse grandissante de notre rapport avec notre nation.
Confits dans nos égoÏsmes et notre recherche de la modernité, nous oublions la valeur fondamentale qu’est le patriotisme. Ce quasi réflexe est devenu trop souvent un concept ringard.
Désormais plus divisés que jamais, nous sommes un corps sans âme et sans grande force.Tout particulièrement lorsque nous sommes devant un brouillard épais que nous n’avons pratiquement jamais rencontré : celui qui sépare l’islam politique du terrorisme pur et simple.