
Le nom de cette ville fait irrémédiablement penser au plaisir de vivre. Nichée entre les méandres de la Seine et la forêt toute proche, Chanteloup les Vignes pourrait appartenir à la France d’antan. Désormais cette commune est devenue, en à peine trente ans, la triste caricature d’un pays qui se fragmente et ne sait plus quel est son destin.
Des adolescents désoeuvrés, imbéciles et délinquants ont décidé d’imposer leur volonté destructrice, à l’ensemble de la population.
Ils ont incendié un bien commun pour bien montrer leur mépris pour les initiatives culturelles dont se vantent les édiles. Ils préfèrent agresser les forces de l’ordre, pratiquer leurs trafics et brûler des équipements dont beaucoup de jeunes Français rêveraient.
Chanteloup les Vignes a été dénaturé par l’énorme et démentiel habitat collectif. A un point tel que très vite Chanteloup a été surnommé « Chicago en Yvelines ».
Pourquoi cette descente aux enfers ?
Les raisons sont multiples. Mais il faut en retenir une, la plus ancienne.
Celle qui est imputable aux aménageurs qui ont vu trop grand et n’ont pas intégré suffisamment les contraintes humaines et la nécessité du temps long. Ils ont fait en sorte que la démesure règne, très vite.C’est pourquoi en quelques années la population a plus que doublé.
Et par cette politique, un village paisible des Yvelines s’est transformé en banlieue du 9-3. D’énormes ont été bâtis et l’ensemble a été baptisé Noé. Noé comme si l’on craignait déjà le déluge et la catastrophe pour cette terre si paisible jusqu’alors !
Et maintenant, que faire ? :
Qui le sait ?
Et pourtant il y a urgence ! il faut que cesse ces agressions qui se généralisent dans toute la France
La pente sur laquelle nous sommes engagés devient de plus en plus sévère.Rien , ou presque, ne semble efficace pour l’atténuer. Les exemples d’agression , de destruction et de sauvagerie se multiplient ces derniers jours : Chanteloup, Béziers et son école en feu, et dans beaucoup de cités les policiers attirés dans des pièges.
Quelles politiques devons-nous adopter ?
Elles sont nombreuses mais aucune ne sera à elle seule la solution
-la lutte renforcée contre le chômage aves ses complexités ?
Ou la compréhension et le pardon systématiques confortés par des investissements sans fin? Mais pour un résultat bien médiocre !
Ou la priorité absolue donnée à l’Education nationale creuset de notre République ? On en voit les limites alors que certains parents, trop souvent des mères seules au foyer, sont incapables d’aider.
Ou enfin, ultime solution, le recours à la force, même la plus violente ; et cela au risque d’abandonner l’état de droit. Mais n’est-ce pas alors accepter que, partout, prolifère la haine ? Cette haine qui va de plus en plus rendre impossible le « vivre ensemble ».
Chanteloup les Vignes a déjà pris les devants.
Aujourd’hui cette commune subit les outrages. Mais hier, inconsciente, en acceptant que soit tourné dans ses rues, en 1995, « La Haine » le film de Mathieu Kassovitz, elle avait déjà rompu avec son passé. La fiction a précédé la réalité !
Chanteloup est célèbre mais malheureuse.