Une défaite sans gloire

Unknown
Libération

 

    Dimanche soir sur TF1 Laurent Wauquiez a annoncé sa démission de la présidence de L R. On peut toujours refaire l’Histoire mais on ne voit pas comment, avec de tels résultats catastrophiques , son maintien pouvait être possible.

En fait, la défaite de Laurent Wauquiez est intimement liée aux  évènements qui se sont déroulés depuis plus de 6 mois. Ces multiples épisodes lui ont fait oublier le travail de fond qu’il aurait dû impérativement entreprendre pour restaurer son parti déjà disloqué par l’élection présidentielle de 2017. Par son nouveau poste, il était devenu un acteur essentiel de la démocratie représentative . Il l’a trop souvent omis, préférant participer aux excès de la démocratie directe.

Au final cette dernière a exaspérer les Français et la démocratie représentative a repris la main  grâce à l’impact déterminant de l’élection européenne. Celle-ci a montré que le socle du pouvoir légal était toujours en place.

Ce qui n’allait pas de soi car pendant de longs mois les zélateurs de la démocratie directe ont cru pouvoir l’emporter.

Pourquoi un tel espoir ?

D’abord parce que certaines catégories de la population, lasses de ne pas être entendues par les élus et les élites, ont abandonné les procédures classiques et ont donné leur adhésion au mouvement. Cela a tout particulièrement été le cas des retraités.

Ensuite parce qu’à cette première alliance tout à fait momentanée ( on le voit à l’analyse des votes), est venue s’ajouter la sympathie proclamée du RN ou LFI. Le parti de Jean-Luc Mélenchon s’y est d’ailleurs brulé les ailes.

Un autre parti, Les Républicains, a donc cru lui aussi pouvoir frayer  avec les usages de la démocratie directe. Ceci sous l’influence, parfois spectaculaire de son principal dirigeant Laurent Wauquiez qui a affiché sans retenue son soutien aux gilets jaunes (ah! ce gilet jaune endossé au Puy avec complaisance aux yeux du peuple et des médias),.

Cette option des L R a, en quelque sorte, validé la pagaille .

Et au final, elle a abouti à un véritable non-sens politique.

Et ceci d’autant plus  que dans le même temps les LR abandonnaient leurs fondamentaux et effectuaient un rapprochement quasi systématique avec les thèses de l’extrême-droite.

En prenant ces deux options inattendues ( rapprochement avec les Gilets jaunes et copie du RN) le parti « Les  Républicains » qui est le parti de l’ordre, par définition,  a perdu ses repères traditionnels et est devenu méconnaissable .

Laurent Wauquiez a voulu aller trop vite vers l’Elysée. Il a pris son propre parti en otage.

Il l’a fait jouer à contre-emploi et l’a ridiculisé en déboussolant ses électeurs traditionnels.

Alors que le temps de la démocratie directe peu à peu s’éloignait et que celui des urnes arrivait, L R n’était plus adapté à la situation.

  Désormais il est presque une proie offerte à ses potentiels prédateurs : le RN et à LREM !