Résultat des élections européennes : il y a des gagnants mais surtout un grand perdant.
Les gagnants ?
-Le Rassemblement National. Il est arrivé en tête mais contrairement aux espoirs de Marine Le Pen, le plafond de verre résiste encore. Vainqueur, mais sans plus…
– Les Verts , 3 ème qui laisse très loin la ribambelle des listes de la Gauche désunie
– LREM qui malgré les handicaps ( six derniers mois catastrophiques et une tête de liste sans charisme) résiste et fait presque jeu égal avec le R.N.
Les perdants ? Toutes les autres listes, mais surtout la liste L R.
Héritière des partis gaullistes et de l’UMP elle a réalisé avec ses 8,5% le pire résultat que la droite de gouvernement ait jamais connu.
Et ce séisme sera suivi de biens d’autres répliques, en particulier avec l’approche des élections municipales.
Qui est responsable de ce fiasco ?
Certainement pas François Xavier Bellamy : il a été une tête des liste saluée par l’ensemble des médias. Le Point lui a même réservé, il y quelques semaines, sa Une en titrant « l’homme qui réveille la Droite »
A l’évidence le responsable est Laurent Wauquiez pour au moins deux raisons :
la première tient à sa personnalité. Elle occulte totalement ses qualités de gestionnaire. Il s’est peu à peu transformé, par son opportunisme, en véritable repoussoir. Les Français n’admettent pas ses voltes-faces continuelles. En somme, en adaptant l’adage célèbre de François 1er, ils ont envie de dire « souvent Wauquiez varie, bien fol est qui s’y fit ». Enfin ils ne comprennent pas que le fils spirituel de Jacques Barrot le centriste soit devenu par ambition l’imitateur de Marine Le Pen.
la deuxième raison est plus fondamentale. Sa stratégie était simple : siphonner l’électorat du Rassemblement National en reprenant très largement ses choix politiques fondamentaux sur le plan sécuritaire et identitaire.
Erreur fatale !
Une fois encore les Français ont préféré l’original à la copie : une partie des LR a rejoint le R N et pire, une autre partie a trouvé asile à la République en marche ! où les attendaient déjà Edouard Phillippe, Bruno Le Maire et consort.
Quelle solution pour le parti et son Président ?
A l’évidence le parti doit revenir à ses fondamentaux historiques, sous peine de disparition quasi totale.
Mais on ne voit pas alors comment procéder avec l’actuel Président, totalement démonétisé.
Pour la première fois de sa vie politique Laurent Wauquiez vient de connaître l’échec. Il est vrai aussi que c’est la première fois qu’il rencontrait un obstacle d’importance. Conquérir Le Puy et la région Auvergne-Rhone Alpes était une tache beaucoup plus facile tant ses adversaires étaient faibles et décriés.
Une solution s’impose dans l’intérêt de son parti et son propre avenir.
Il lui faut se replier sur ses terres ; attendre que l’excellence de son travail de Président de Région lui redonne une chance.
Mitterrand a attendu près de 30 ans pour enfin succéder à De Gaulle. C’est un modèle qui vaut bien Marine Le Pen qui ,elle, ne siègera jamais à l’Elysée. On peut en prendre le pari.
Les éditos d'Henri Merle 