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Et c’est parti…. Le mouvement des « gilets jaunes »s’incruste et perdure. Leur croisade est sans doute inspirée par la victoire des « bonnets rouges » bretons, d’octobre 2013. Ces derniers ont à l’époque imposé leur loi au gouvernement de François Hollande qui ne se relèvera jamais de cette reculade.
L’actuel conflit ne pourra pas être résolu par l’appel à la sagesse et par l’accumulation d’arguments objectifs, de nature économique.
L’issue de la bataille qui est engagée relève du rapport de force et non de la raison.
Mais il est pourtant utile de faire quelques remarques avant que le pire s’installe.
-D’abord il faut dire, que cela plaise ou non, que l’action des « gilets-jaunes » constitue une atteinte grave à la démocratie représentative.
Comment employer d’autres termes quand des Français sans vergogne, osent s’autoproclamer représentants du peuple ? Comment? alors qu’il y a seulement 18 mois, le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, ont été désignés par des votes tout à fait réguliers ?
– Ensuite il faut admettre que dans cette affaire l’explication, la pédagogie sont parfaitement inutiles, inopérantes.
La passion, la dureté des situations personnelles de certains révoltés font que les arguments économiques sérieux sont, pour eux, inaudibles.
Par exemple il est totalement inutile de faire remarquer que dans certains pays très proches, le prix du pétrole est sensiblement plus élevé que chez nous. Il est tout aussi superflu de rappeler que certaines mesures fiscales ou sociales récentes ont abaissé les charges des citoyens.
– Enfin il est tout aussi vain de rappeler aux insurgés que le système social qui existe en France est l’un des plus protecteurs du monde. Et que tous les avantages qu’il génère à très grand frais, constituent des surplus de rémunérations que l’on nous envie.
Ce mouvement peut légitimement être qualifié d’irrationnel mais il a une explication historique : il est dans l’air du temps.
Il est comparable, et c’est paradoxale, avec notre dernière élection présidentielle.
Avec celle-ci Emmanuel Macron, a déclenché un séisme et, par sa victoire inattendue, a éparpillé « façon puzzle » le terrain de la pétanque politique,
Certains « gilets-jaunes », imitateurs décomplexés, veulent eux aussi poursuivre le massacre, non seulement dans les rangs des politiques et des corps intermédiaires mais aussi au plus haut niveau. C’est ainsi qu’il demande la démission du Président et vont même jusqu’a déclarer qu’il remplit ses propres poches avec les taxes qu’il a créée.
Ainsi, nous nous rapprochons inexorablement de l’anarchie et du triomphe de l’irresponsabilité générée naturellement par les réseaux sociaux. La nocivité de ces derniers, atteint peu à peu un sommet et il faudra bien un jour avoir le courage de se pencher sur cette maladie virale qui nous fait rentrer chaque jour davantage, par ses excès, dans un monde de plus en plus malsain.
Aujourd’hui tout est encore possible.
Mais demeurent plusieurs inconnues.
Parmi celles-ci, le rôle décisif que vont jouer les syndicats.
Jusqu’à présent ils sont très prudents sur un mouvement dont l’apolitisme annoncé leur apparait pour le moins étrange.
Si leurs craintes sont justifiées ce sera le commencement de la fin pour les « gilets jaunes ». Mais aussi peut-être le début d’un dialogue positif , entre tous les corps constitués pour faire vivre enfin normalement, la démocratie représentative.