Créteil

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photo Le Monde

 

Dans l’affaire du professeur, menacé et filmé dans sa classe du Lycée de Créteil, toutes les notes sont médiocres.

D’abord celles que l’on doit attribuer à l’ équipe d’adolescents agresseurs. Ils croyaient faire rire, ils ont au contraire provoqué la honte et la colère de la grande majorité des Français. Ils se croyaient drôles, mais n’en déplaise à leur égo, ils se sont en réalité comportés comme des imbéciles, fiers de leur bêtise.

L’enseignante. Celle-ci a peut-être cru qu’en cachant cette très grave indiscipline, elle recevrait en retour la reconnaissance de ses élèves. Si cette hypothèse est la bonne, elle s’est lourdement trompée. Personne n’en doute, dans de nombreuses années ils se vanteront encore de leur petit et ridicule exploit.

Et puis aussi pour les bonnets d’âne, comment ne pas penser aux parents ?

Peut-être que certains d’entre eux ne sont pas, hélas, en mesure de suivre sérieusement la scolarité de leurs enfants parce qu’ils sont seuls ou éloignés par leur travail.

Mais il existe hélas une autre hypothèse à ne pas oublier : celle de ces parents « modernes » qui parlent de l’école comme l’on parle d’une surface commerciale, de ces espaces où le client ( l’élève) est par principe le roi. Pour eux les enfants ont toujours raison, quels que soient leur manque de travail ou leur indiscipline.

Ils sont de plus en plus nombreux à compliquer ainsi le travail des enseignants. Et les ados en cause sont depuis l’école primaire les protégés de tels parents.

Ces derniers,  proprement irresponsables oublient souvent que l’éducation commence dans leur propre foyer. Avec eux, il est alors bien difficile de former des enfants, alors que leurs géniteurs leur assurent une immunité de principe et préfèrent plutôt se consacrer, avec virulence et parfois violence, à la critique systématique des maîtres.

Quatrième et dernière mauvaise note : celle méritée d’une certaine façon par  le Mammouth.

Cette administration a , entre autres défauts ou faiblesses, décidé de juger en partie la qualité d’un établissement en fonction du nombre de Conseils de discipline enregistrés chaque année scolaire. En somme avec ce principe, moins il y a de conseils de discipline plus l’établissement est apprécié. Cette petite « omerta »ne peut avoir que des effets désastreux sur la communauté éducative qui, d’une certaine façon est ainsi abandonnée au bon vouloir des petits coqs.

Que faire? La  tâche est aussi complexe que décisive pour l’avenir de  notre société.

Peut-être que dans les prochaines semaines les ministres concernés apporteront un début de solution à ce problème et qu’ils seront aidés dans cette réforme indispensable par toutes les parties prenantes, y compris les syndicats d’enseignants