
« A vaincre sans péril on triomphe sans gloire »! Laurent Wauquiez en est sans doute convaincu. C’est pourquoi non seulement il confirme son positionnement actuel, à la droite de la droite, mais en plus accumule les provocations avant son élection, plus que probable, à la présidence de son parti.
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Dans la première de ses provocations, il attaque sans retenue et sans le moindre respect, le Président de la République. « Il n’a pas l’amour de la France … il a la haine de la province » La virulence des propos et leur coté outrancier font penser à la chanson d’Alain Souchon « j’ai dix ans … tar ta gueule à la récré ».
Les jeunes militants de son parti approuvent sans doute ce langage, mais pas le citoyen de base pour qui le ton utilisé relève des disputes de cour d’école. Gérard Larcher, le Président du Sénat et membre essentiel des LR, a bien compris le danger et l’appelle à largement plus de modération.
Dans sa deuxième attaque, Laurent Wauquiez accentue encore son positionnement à la limite de la confusion pure et simple avec celle de l’extrême-droite . Il le fait en attaquant Alain Juppé qui a eu l’impudence d’approuver ( et de le dire tout haut) le récent discours d’Emmanuel Macron sur « le bien commun », objectif primordial de l’Europe.
Cela n’est pas vraiment une surprise. Mais Laurent Wauquiez devrait, lui qui vise surtout à terme la magistrature suprême, se rappeler que ce positionnement va à l’encontre du souhait profond des Français. Une chose est de critiquer l’Europe , une autre est de la quitter ! C’est ce que nos concitoyens ont dit ce printemps! Les mois précédents l’élection présidentielle, l’Europe était vouée aux gémonies. Et pourtant ! le vote a permis l’accession au pouvoir du plus européen de tous les candidats.
En accentuant son positionnement actuel, ( peut-être à la suggestion de certains politologues qui pensent que la France n’est pas centriste mais viscéralement à droite), le futur président des LR risque, non seulement de projeter son parti vers une fragmentation mortelle , mais il peut aussi pour lui-même prendre une voie sans issue.
Mais ce sombre avenir n’est pas définitivement écrit.
Le Président de la Région Auvergne -Rhone-Alpes a montré ses réelles facultés au changement de pieds depuis le début de sa carrière politique. Hier social-démocrate de la plus belle eau, aujourd’hui presque le cousin de Marion Maréchal-Le Pen et demain (pourquoi pas ?) démocrate à l’américaine, type Obama. Cette dernière hypothèse n’est pas la plus farfelue quand on se rappelle l’extase dans laquelle il s’était trouvé à Denver, lors de la désignation de l’ancien Président des USA.
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