
Rien ne va plus ! La deuxième vague s’est installée alors que nous sommes toujours confrontés aux mêmes errements et handicaps.
Deux exemples parmi d’autres :
-Le corps médical français est vraisemblablement l’un des tous meilleurs, mais, en matière de communication, il est aussi, l’un des plus irritants. Dans ce domaine, c’est une noire pagaille : les spécialistes de toutes spécialités se contredisent à longueur de plateaux de télévision. Ils resplendissent devant les caméras, divergent trop souvent et n’ont en commun que leur égo sur-dimensionné.
Les Français étaient jusqu’alors pénétrés de révérence à leur égard. Encore quelques mois et ils éclateront de rire quand les plus spectaculaires de ces nouveaux Diafoirus ( menacés parfois de charlatanisme par le conseil de leur ordre) apparaîtront sur le petit écran.
Heureusement, ce désamour disparaîtra vite et l’admiration sera à nouveau la règle !
-Le gouvernement a, lui aussi, confronté à l’épidémie, commis beaucoup d’erreurs. La liste, (et il en va de même dans la plupart des autres pays), en est longue. Mais notre pays possède une singularité : le poids qu’occupe l’Administration dans l’action publique. Le temps est loin où elle était était maintenue à sa juste place. Désormais il faut compter avec elle pour voir croître les difficultés et les obstacles qui se dressent devant les mesures décidées par les politiques.
Les exemples fourmillent dans la crise actuelle ( gestion des stocks de masques, habilitations des testes de dépistage etc, etc …) .
Si l’on fait l’inventaire de ses dérives, on ne sait pas si celles-ci sont le résultat d’une prudence excessive ou la conséquence d’ambitions démesurées de hauts fonctionnaires qui ont fini par se croire les maîtres du jeu.
Aujourd’hui les hésitations et la confusion des rôles ne sont plus de mise. Ceci d’autant plus que le gouvernement n’a cessé par une sorte de « tactique marketing » de féliciter sans cesse la population pour sa supposée discipline et son respect des règles pendant le premier confinement. Ce même gouvernement a, de la même façon, trop accéléré le retour à la liberté d’antan quand le temps des vacances est arrivé. « Embrassons-nous Folleville », le virus sournois se repose, endormi à jamais.
Deux pas en arrière, un pas en avant, c’est le temps du tango mais pas celui de la marche guerrière qu’exigeait la Covid 19.
Aujourd’hui seulement deux options existent : soit abandonner quasi-totalement les actuelles contraintes propres à ce deuxième confinement soit, au contraire, les renforcer sévèrement.
Dans le premier cas on sauvera l’Economie, dans l’autre on arrêtera l’accélération de la catastrophe sanitaire et l’on pourra sans trop de dégâts attendre l’arrivée des vaccins.
Le choix est quasiment impossible et aucun des Présidents qui se sont succédés à l’Elysée depuis 5O ans, n’a été confronté à un tel dilemme.
Dans ces conditions il n’est peut-être pas inutile, en cette période de commémoration de sa mort, de faire appel au souvenir du premier Président de la Vem République.
Les temps que nous traversons ne sont pas , paradoxalement, sans nous rappeler les évènements de mai 1968. Les Français, étaient alors aussi profondément divisés qu’ils le sont aujourd’hui.
Les uns voulaient la vie sans règles ( hier c’était satisfaire les étudiants, et aujourd’hui ce serait privilégier avant tout l’économie).
Les autres voulaient la tradition (hier c’était un mode de vie classique, aujourd’hui, le confinement sans échappatoires).
En 1968 De Gaulle a tranché, les Français, pourtant profondément divisés la veille, ont suivi en masse.
Emmanuel Macron saura-t-il en 2020 décider sans ambiguïté et avec succès ?
Il ne pourra y parvenir, et deviendra un véritable homme d’Etat, que s’il abandonne son principe trop paisible et répétitif, le fameux « et en même temps ».
De toutes les façons, quelle que soit sa décision, face à ce choix détestable, il y a fort à parier que les Français seront mécontents. C’est notre particularité.