Les Taxis de la Marne

France Bleue

Hier soir les pendules ont été remises à l’heure : le Coronavirus règne toujours en maître sur la France.

En mars, l’arrivée de l’épidémie avait été vécue comme une incongruité qui disparaîtrait avec le confinement et le soleil de l’Eté. 

Tous bientôt nous chanterions  «  vive les vacances, à bas les pénitences ! ».

Ce pronostic était admis par tous.

 Depuis plus d’un siècle la médecine avait toujours démontré sa quasi infaillibilité. Les vaccins étaient sans doute déjà en approche. Le corps médical et ses chercheurs allaient rapidement nous débarrasser de l’intrus.

On a été largement déçu.

 Que ce soit par les hésitations et les opacités de la communication gouvernementale.

ou par la lenteur des laboratoires

ou surtout par la cacophonie qui émanait des mandarins qui faisaient le siège de nos médias.

Le fait est là. Avec la Covid notre très orgueilleux 21éme siècle rentrera dans l’Histoire, comme l’a fait son prédécesseur avec la terrible grippe espagnole.

Désormais plus question de tergiverser. Comme pendant la guerre de 1940 nous sommes rentrés dans l’ère du couvre-feu.

Le Président nous a prévenus ! La bataille sera longue et nous en avons jusqu’à l’été prochain pour qu’enfin, peut-être, soit annoncé l’armistice de cette guerre inattendue.

Allons nous gagner cette guerre ?

Oui , on veut le croire.

En effet il existe un élément déterminant, c’est l’état d’esprit des Français. A plus de 8O% ils se déclarent prêts à accepter de longues semaines de couvre-feu et leurs pénibles contraintes l 

Conséquence nous avons la qualité indispensable pour vaincre : la résilience.

Mais il nous faut être très prudents car nos défauts habituels sont là : ergoter, polémiquer, nous disputer sans cesse, pour enfin nous séparer.

La rupture la plus flagrante à laquelle on assiste c’est,  bien évidemment, cette espèce de divorce qui peu à peu s’accroit entre les jeunes générations, sûres de leur puissance, et les « vieux », fragiles et avides de précautions  sécurisantes.

Les premiers rechignent à un minimum de discipline ; les seconds exigent prudence et solidarité.

Pour retrouver cette union indispensable et vaincre le virus, c’est sans toute les Anciens qui détiennent la clé.

Que pourraient-ils faire ?

D’abord reconnaitre que, eux aussi, ont connu cette ivresse de la liberté.

Ils doivent aussi aller plus loin, en s’imposant, pendant les six semaines à venir, des contraintes sanitaires supérieures à celles décidées par le gouvernement.

Par exemple en limitant encore plus drastiquement les réunions à leur domicile que ce soit en nombre de visiteurs ou en fréquences. 

Certains d’entre eux, (ceux qui en ont les moyens financiers) pourraient aussi accentuer leurs sorties et leurs dépenses dans les secteurs économiques qui souffrent ( restaurants, et tous lieux culturels).

Si  cela était pratiqué ,

Les vieux rejoindraient les plus jeunes en montant en première ligne, en abandonnant une part supplémentaire de leur liberté.

 Ils doperaient la résistance générale au Covid et en freineraient (même si c’était à la marge) les conséquences économiques. Plus âgés que beaucoup ils deviendraient les « Taxis de la Marne » de cette nouvelle guerre. 

Et au final  montreraient à leurs gamins insolents que «  les Fragiles » peuvent toujours être utiles.

On peut toujours rêver !