
La Tribune
D’une certaine façon nous sommes à la mi-temps du match opposant l’Exécutif aux adversaires de sa réforme des retraites. Et, pour l’instant, ces derniers paraissent occuper la position de favoris pour le résultat final.
Nouveau patron de la sphère syndicale, Laurent Berger à la tête de la CFDT a réalisé l’exploit de rétrograder la vieille CGT au rang de second couteau. Désormais, à son instigation, l’alliance syndicale s’est ralliée à un type de démarche toujours aussi intransigeante sur le fond mais beaucoup plus paisible dans la forme que celle conduite auparavant par Phillipe Martinez.
C’est vraisemblablement ce qu’attendaient les Français manifestement lassés des violents dérapages de type Gilets Jaunes ou Blaks Blocs.
Maintenant, dans sa contestation du projet gouvernemental, la sphère syndicale fait passer une très grande partie de l’opposition ( et tout particulièrement LFI ) pour un monde de braillards sans une quelconque utilité. Ce potentiel divorce entre la Gauche et les syndicats est vraisemblablement une première.
Mais cette performance ne résout pas, loin s’en faut, l’immense problème de fond qui , en France, est en train de se développer : notre démocratie est-elle en train de disparaitre ? Si la tendance actuelle se perpétue nous atteindrons bientôt le moment où la rue dictera sa volonté au Parlement, le moment où I million de piétons, largement incompétents devant un sujet très complexe ou obnubilés par leurs cas particuliers, prétendrons décider sans aucun mandat de l’intérêt général.
Si la démocratie représentative ne reprend pas rapidement ses droits, c’est le « chacun pour soi » qui prendra l’avantage.
Heureusement nous n’en sommes pas encore là. En effet dimanche dernier sur RTL et LCI le leader de la CFDT a été tout à fait clair sur le sujet . Au final si on l’ a bien compris, ce sont les élus qui l’emporteront .
On verra !
Mais d’ores et déjà, une chose est certaine, Emmanuel Macron a commis dès l’origine une erreur d’importance : il n’a pas clairement prévenu qu’avec cette réforme des retraites il poursuivait en réalité, un double objectif :
– le premier dès le début a été clairement mis en lumière : la sécurisations de nos retraites. Alors que le rapport entre le nombre d’’actifs et celui des bénéficiaires devient de plus en plus catastrophique, l’âge de départ sera fixé à 64 ans.
– le second, il faut impérativement adresser un message clair et net à nos créanciers : la France rentre dans une nouvelle approche. Elle admet qu’elle est très endettée et elle prend le chemin du remboursement. La route sera longue car notre endettement est abyssal (3000 milliards de dette) mais la réforme des retraites va permettra de débloquer ( même si c’est très, très légèrement) la situation.
Comme le dit Alain Minc, le symbole des 64 ans pour nos prêteurs est sans doute beaucoup plus important que les milliards qui seront grignotés et obtenus par les contestataires au cours des débats.
Mais inutile de tourner autour du pot, ce message de rigueur le Président et ses ministres l’ont largement édulcoré. Et une majorité de Français continue de croire que le temps du réalisme, le temps « des larmes et du sang » est hors de propos. Et ceci alors que partout dans le monde se succèdent crises, inflation, guerres etc..Comme l’écrit Eric Le Boucher dans sa chronique hebdomadaire des Echos, les Français sont aujourd’hui comme Marie-Antoinette à la veille de la Révolution « ils veulent manger de la Brioche » alors que le pain a disparu des étals. Ni la Reine ni nous, en avons vraiment conscience
Il reste peu de temps à Emmanuel Macron pour nous mettre devant nos responsabilités, pour clairement mettre tout sur le tapis.
La tâche risque d’être impossible car le quinquennat est un piège qui laisse peu d’armes au Président en cas de deuxième mandat. Il est déjà seul, confronté non seulement à la démagogie parfois délirante et braillante des oppositions mais aussi aux ambitions à peine cachées de ses « amis ». Comme nous le dit encore le même Alain Minc : il est en position de CDD, d’intérimaire en quelque sorte.
Difficile dans ces conditions que le réalisme l’emporte.
Mais on ne sait jamais. Les Français sont parfois sérieux et consentent à s’incliner devant les véritables hommes d’Etat. Ceux qui maintiennent dans l’exercice de leur pouvoir ce qu’ils avaient annoncé pendant la campagne électorale. Ceux pour qui la vraie ambition consiste à ne pas tergiverser quand l’intérêt général du pays est en jeu. Emmanuel Macron aura-t-il ce savoir-faire et le courage ?
Dans le contraire il lui faudra se retirer, car il aura déjà perdu toute autorité.
Ne nous trompons pas, le temps du « ça passe ou ça casse » est venu.
D’une certaine façon nous sommes à la mi-temps du match opposant l’Exécutif aux adversaires de sa réforme des retraites. Et, pour l’instant, ces derniers paraissent occuper la position de favoris pour le résultat final.
Nouveau patron de la sphère syndicale, Laurent Berger à la tête de la CFDT a réalisé l’exploit de rétrograder la vieille CGT au rang de second couteau. Désormais, à son instigation, l’alliance syndicale s’est ralliée à un type de démarche toujours aussi intransigeante sur le fond mais beaucoup plus paisible dans la forme que celle conduite auparavant par Phillipe Martinez.
C’est vraisemblablement ce qu’attendaient les Français manifestement lassés des violents dérapages de type Gilets Jaunes ou Blaks Blocs.
Maintenant, dans sa contestation du projet gouvernemental, la sphère syndicale fait passer une très grande partie de l’opposition ( et tout particulièrement LFI ) pour un monde de braillards sans une quelconque utilité. Ce potentiel divorce entre la Gauche et les syndicats est vraisemblablement une première.
Mais cette performance ne résout pas, loin s’en faut, l’immense problème de fond qui , en France, est en train de se développer : notre démocratie est-elle en train de disparaitre ? Si la tendance actuelle se perpétue nous atteindrons bientôt le moment où la rue dictera sa volonté au Parlement, le moment où I million de piétons, largement incompétents devant un sujet très complexe ou obnubilés par leurs cas particuliers, prétendrons décider sans aucun mandat de l’intérêt général.
Si la démocratie représentative ne reprend pas rapidement ses droits, c’est le « chacun pour soi » qui prendra l’avantage.
Heureusement nous n’en sommes pas encore là. En effet dimanche dernier sur RTL et LCI le leader de la CFDT a été tout à fait clair sur le sujet . Au final si on l’ a bien compris, ce sont les élus qui l’emporteront .
On verra !
Mais d’ores et déjà, une chose est certaine, Emmanuel Macron a commis dès l’origine une erreur d’importance : il n’a pas clairement prévenu qu’avec cette réforme des retraites il poursuivait en réalité, un double objectif :
– le premier dès le début a été clairement mis en lumière : la sécurisations de nos retraites. Alors que le rapport entre le nombre d’’actifs et celui des bénéficiaires devient de plus en plus catastrophique, l’âge de départ sera fixé à 64 ans.
– le second, il faut impérativement adresser un message clair et net à nos créanciers : la France rentre dans une nouvelle approche. Elle admet qu’elle est très endettée et elle prend le chemin du remboursement. La route sera longue car notre endettement est abyssal (3000 milliards de dette) mais la réforme des retraites va permettra de débloquer ( même si c’est très, très légèrement) la situation.
Comme le dit Alain Minc, le symbole des 64 ans pour nos prêteurs est sans doute beaucoup plus important que les milliards qui seront grignotés et obtenus par les contestataires au cours des débats.
Mais inutile de tourner autour du pot, ce message de rigueur le Président et ses ministres l’ont largement édulcoré. Et une majorité de Français continue de croire que le temps du réalisme, le temps « des larmes et du sang » est hors de propos. Et ceci alors que partout dans le monde se succèdent crises, inflation, guerres etc..Comme l’écrit Eric Le Boucher dans sa chronique hebdomadaire des Echos, les Français sont aujourd’hui comme Marie-Antoinette à la veille de la Révolution « ils veulent manger de la Brioche » alors que le pain a disparu des étals. Ni la Reine ni nous, en avons vraiment conscience
Il reste peu de temps à Emmanuel Macron pour nous mettre devant nos responsabilités, pour clairement mettre tout sur le tapis.
La tâche risque d’être impossible car le quinquennat est un piège qui laisse peu d’armes au Président en cas de deuxième mandat. Il est déjà seul, confronté non seulement à la démagogie parfois délirante et braillante des oppositions mais aussi aux ambitions à peine cachées de ses « amis ». Comme nous le dit encore le même Alain Minc : il est en position de CDD, d’intérimaire en quelque sorte.
Difficile dans ces conditions que le réalisme l’emporte.
Mais on ne sait jamais. Les Français sont parfois sérieux et consentent à s’incliner devant les véritables hommes d’Etat. Ceux qui maintiennent dans l’exercice de leur pouvoir ce qu’ils avaient annoncé pendant la campagne électorale. Ceux pour qui la vraie ambition consiste à ne pas tergiverser quand l’intérêt général du pays est en jeu. Emmanuel Macron aura-t-il ce savoir-faire et le courage ?
Dans le contraire il lui faudra se retirer, car il aura déjà perdu toute autorité.
Ne nous trompons pas, le temps du « ça passe ou ça casse » est venu.
D’une certaine façon nous sommes à la mi-temps du match opposant l’Exécutif aux adversaires de sa réforme des retraites. Et, pour l’instant, ces derniers paraissent occuper la position de favoris pour le résultat final.
Nouveau patron de la sphère syndicale, Laurent Berger à la tête de la CFDT a réalisé l’exploit de rétrograder la vieille CGT au rang de second couteau. Désormais, à son instigation, l’alliance syndicale s’est ralliée à un type de démarche toujours aussi intransigeante sur le fond mais beaucoup plus paisible dans la forme que celle conduite auparavant par Phillipe Martinez.
C’est vraisemblablement ce qu’attendaient les Français manifestement lassés des violents dérapages de type Gilets Jaunes ou Blaks Blocs.
Maintenant, dans sa contestation du projet gouvernemental, la sphère syndicale fait passer une très grande partie de l’opposition ( et tout particulièrement LFI ) pour un monde de braillards sans une quelconque utilité. Ce potentiel divorce entre la Gauche et les syndicats est vraisemblablement une première.
Mais cette performance ne résout pas, loin s’en faut, l’immense problème de fond qui , en France, est en train de se développer : notre démocratie est-elle en train de disparaitre ? Si la tendance actuelle se perpétue nous atteindrons bientôt le moment où la rue dictera sa volonté au Parlement, le moment où I million de piétons, largement incompétents devant un sujet très complexe ou obnubilés par leurs cas particuliers, prétendrons décider sans aucun mandat de l’intérêt général.
Si la démocratie représentative ne reprend pas rapidement ses droits, c’est le « chacun pour soi » qui prendra l’avantage.
Heureusement nous n’en sommes pas encore là. En effet dimanche dernier sur RTL et LCI le leader de la CFDT a été tout à fait clair sur le sujet . Au final si on l’ a bien compris, ce sont les élus qui l’emporteront .
On verra !
Mais d’ores et déjà, une chose est certaine, Emmanuel Macron a commis dès l’origine une erreur d’importance : il n’a pas clairement prévenu qu’avec cette réforme des retraites il poursuivait en réalité, un double objectif :
– le premier dès le début a été clairement mis en lumière : la sécurisations de nos retraites. Alors que le rapport entre le nombre d’’actifs et celui des bénéficiaires devient de plus en plus catastrophique, l’âge de départ sera fixé à 64 ans.
– le second, il faut impérativement adresser un message clair et net à nos créanciers : la France rentre dans une nouvelle approche. Elle admet qu’elle est très endettée et elle prend le chemin du remboursement. La route sera longue car notre endettement est abyssal (3000 milliards de dette) mais la réforme des retraites va permettra de débloquer ( même si c’est très, très légèrement) la situation.
Comme le dit Alain Minc, le symbole des 64 ans pour nos prêteurs est sans doute beaucoup plus important que les milliards qui seront grignotés et obtenus par les contestataires au cours des débats.
Mais inutile de tourner autour du pot, ce message de rigueur le Président et ses ministres l’ont largement édulcoré. Et une majorité de Français continue de croire que le temps du réalisme, le temps « des larmes et du sang » est hors de propos. Et ceci alors que partout dans le monde se succèdent crises, inflation, guerres etc..Comme l’écrit Eric Le Boucher dans sa chronique hebdomadaire des Echos, les Français sont aujourd’hui comme Marie-Antoinette à la veille de la Révolution « ils veulent manger de la Brioche » alors que le pain a disparu des étals. Ni la Reine ni nous, en avons vraiment conscience
Il reste peu de temps à Emmanuel Macron pour nous mettre devant nos responsabilités, pour clairement mettre tout sur le tapis.
La tâche risque d’être impossible car le quinquennat est un piège qui laisse peu d’armes au Président en cas de deuxième mandat. Il est déjà seul, confronté non seulement à la démagogie parfois délirante et braillante des oppositions mais aussi aux ambitions à peine cachées de ses « amis ». Comme nous le dit encore le même Alain Minc : il est en position de CDD, d’intérimaire en quelque sorte.
Difficile dans ces conditions que le réalisme l’emporte.
Mais on ne sait jamais. Les Français sont parfois sérieux et consentent à s’incliner devant les véritables hommes d’Etat. Ceux qui maintiennent dans l’exercice de leur pouvoir ce qu’ils avaient annoncé pendant la campagne électorale. Ceux pour qui la vraie ambition consiste à ne pas tergiverser quand l’intérêt général du pays est en jeu. Emmanuel Macron aura-t-il ce savoir-faire et le courage ?
Dans le contraire il lui faudra se retirer, car il aura déjà perdu toute autorité.
Ne nous trompons pas, le temps du « ça passe ou ça casse » est venu.