
La 5eme République traverse sans doute l’une des périodes les plus difficiles de son histoire. Les rédacteurs de la Constitution avaient pour mission de mettre en place non seulement une organisation de l’Etat, mais aussi les responsabilités des différents pouvoirs ( Exécutif et Législatif) de telle manière qu’ils soient à l’abri des dérives mortelles connues pendant la 4eme République. Ce qui se passe actuellement depuis les élections de juin 2024 est à l’exact opposé des buts recherchés. Les Français ont honte du spectacle que nous donnons au monde.
Les partis les plus extrémistes de l’Assemblée Nationale ( LFI pour la Gauche, RN pour la Droite) voient, dans la pagaille qu’ils ont contribué à installer, l’occasion rêvée de s’approprier les rênes du pouvoir.
Pour atteindre ce but, une solution classique s’offre à eux : la dissolution de Assemblée Nationale qui serait bien évidemment suivie d’une nouvelle élection des députés. Ce dernier vote aboutirait, selon leurs prévisions, à un effondrement complet des partis traditionnellement au pouvoir ( Droite classique, Centriste, reliquat du Macronisme, et Sociaux-Démocrates).
Le raisonnement n’est pas erroné dans son principe mais il se heurte dans la pratique à une impossibilité constitutionnelle. En effet il est prévu par la loi, qu’une assemblée élue à la suite d’une dissolution ne peut être dissoute qu’un an après la première dissolution. En conséquence elle ne pourrait être renouvelée qu’à partir de juin 2025, ce qui reporterait dans la pratique la mise en place en juillet 2025.
Conscients de la force de cet obstacle juridique, LFI et le RN se sont reportés (suivis, si l’on en croit les sondages, par une part importante de l’opinion publique) vers la quasi exigence de la démission du Président de la République.
Cette exigence, qui n’est pas sans risque démocratique, est aussi inopérante que la précédente. En effet strictement rien ne peut obliger le Président en place à une telle décision. De plus, et surtout, si un successeur était nommé ( par exemple dans les rangs du Rassemblement National) rien ne changerait à l’Assemblée Nationale, qui elle conserverait les mêmes élus encore 6 ou 7 mois. Elle serait toujours aussi « impraticable », et la France, toujours dans l’attente d’un gouvernement normal, appelé à changer sans cesse sous l’effet des inévitables censures parlementaires que génèreraient les alliances de circonstances.
En somme « tout ça pour ça ».
